Aller au contenu principal

Interview de Christelle Ballanger sur l'hypnose dans la pratique d'IADE

Christelle Ballanger, IADE & formatrice chez Emergences, a répondu aux questions du média Demain Vendée à propos de l'hypnose !

Christelle Ballanger

Interview du média "Demain Vendée


Christelle Ballanger est infirmière anesthésiste an Centre Hospitalier Départemental de la Roche-sur-Yon. Depuis 3 ans, elle pratique l'hypnose en tant qu'hypnothérapeute et s'active à faire grandir cette approche au sein-même de l’hôpital.

Comment avez-vous découvert l'approche de l’hypnose?

J'ai bénéficié en 2016 d'une formation en communication thérapeutique qui m'a permis d'accéder aux bases de l’hypnose. Cela m'a confortée dans cette idée que, si nous en tant que soignant, nous nous sentons bien et que l’on vibre d'une énergie positive, cela se transmet à celles et ceux qui sont autour de nous.

Souvent, quand les personnes arrivent au bloc opératoire, elles sont stressées. L'hôpital peut rappeler à certains des souvenirs particuliers et les mettre dans un état que l'on nomme transe d'alerte. La communication thérapeutique nous permet de dépister cet état de conscience et ainsi de focaliser l'attention sur des choses agréables plutôt que sur l'environnement du bloc opératoire qui parait un peu hostile, froid et négatif. Il s’agit de créer un lien de confiance entre le soignant et le soigné, qui peut alors se laisser aller.

Pouvez-vous expliquer ce qu'est l'hypnose et comment cela se manifeste au sein de l’hôpital ?

On est conscient que de 20 % de ce qui se passe, 80% se joue dans notre inconscient. On peut comparer ça à un iceberg et sa partie émergée, qui n'est qu'une infime partie de son ensemble immergé. Lorsque nous entrons en état hypnotique, nous accédons à des informations, des problématiques et surtout des solutions qui sont déjà dans notre inconscient. Ces états de conscience modifiés, on en a tout au long de notre journée. Comme lorsque l'on est animé par quelque chose qui nous plait, on est focalisé sur ce que l'on fait et tout ce qui peut se passer autour de nous, on en fait abstraction. Au bloc opératoire, pour des interventions courantes (cataractes, dents de sagesse, coloscopie…), je fais un accompagnement hypnotique au moment de l'anesthésie. On consomme 2 fois moins de produits d’anesthésie.

Percevez-vous une évolution des pratiques au sein de la médecine dite moderne ?

Quand on veut instaurer des choses un peu novatrices, c'est compliqué. Les médecins ont un savoir et des connaissances, mais sont plutôt focalisés sur les symptômes dans un univers très cartésien et scientifique. Avec les plus jeunes d'entre eux, c'est en train de changer, ils sont ouverts à ces approches peu conventionnelles. L'hypnose, l'acupuncture ou l'homéopathie ont longtemps été apparentées à du charlatanisme. Certaines personnes ont parfois le peur de parler de ces sujets et d'être mal comprises. Aujourd'hui, grâce aux technologies au sein de l'hôpital, scanner et IRM, ainsi que de nombreuses études scientifiques, on a pu observer et prouver qu'avec l'hypnose, des zones du cerveau se mettaient en pause, et valider ainsi le fait qu'elle avait un impact sur la thérapie et la guérison des patients. Le centre où je me suis formée à Rennes ne forme que du personnel médical et paramédical, ce qui montre qu'un certain nombre de médecins valident que l'hypnose est efficace en anesthésie et en thérapie. À la Roche-sur-Yon, depuis l'année dernière, d'autres collègues du CHD se sont formées, et moi, cela a vraiment changé ma façon de travailler, et en remettant de l'humanité dans nos pratiques